mercredi 25 avril 2018

Cette obscure clarté, Estelle Laure, édition Hachette


Couverture du livre : Cette obscure clarté
Un père écorché par la vie, cloîtré à l'asile. Une mère éplorée et perdue partie s'évader on ne sait où, pour une durée indéterminée. Et au beau milieu de tout ça, il y a Lucille, adolescente comme les autres. Jusqu'au jour où elle se retrouve seule dans sa maison, responsable de Wren, sa jeune sœur. Sa mère est partie. Partie oublier la folie de son mari, soigné à l'hôpital psychiatrique. Elle avait dit qu'elle reviendrait vite, aussitôt qu'elle irait mieux. Que tout rentrerait dans l'ordre. Mais elle n'est toujours pas là, et les deux jeunes filles sont seules chez elles, livrées à elles mêmes. 
Tout d'un coup, Lucille doit laisser de côtés ses sorties et sa vie d'adolescente : désormais, elle se retrouve responsable de sa petite sœur, coincée entre les factures qui s'entassent, et qu'il faut payer au plus vite, le frigo vide, les piles de devoirs qui s'amoncellent, et surtout, le secret. Ce secret qu'il faut garder. Personne d'autre qu'Eden, sa meilleure amie, ainsi que son frère, Djiby, ne doit savoir qu'aucun de leurs parents n'est là pour s'occuper d'elles. Car si on le découvrait, Lucille et Wren seraient séparées et placées dans des foyers. 

Alors Lucille se débrouille comme elle peut. Elle trime, valse entre les petits boulots, les cours, tente de remplir le frigo tant bien que mal, essaie tant bien que mal de maintenir le cap. Mais cela s'avère difficile. Parfois, elle a l'impression qu'elle ne s'en sortira pas, elle se sent fatiguée, fatiguée de devoir travailler des heures dans un café pour payer les factures, fatiguée de faire semblant d'être invincible devant sa petite sœur pour ne pas l'attrister, fatiguée de mentir à tout le monde. 

Mais heureusement, elle n'est pas seule. Elle a Eden, son amie, loyale envers et contre tout, et puis, Djiby, son frère, doux et réconfortant, pour qui Lucille sent peu à peu naître des sentiments nouveaux... Et si au milieu du chaos, une lumière subsistait encore? 

Cette obscure clarté est une belle histoire d'espoir, qui nous montre que rien n'est jamais perdu, que même lorsque tout semble aller mal, une toute petite lueur de chance peut encore briller. 
On s'attache aux personnages et on espère avec eux que tout ira bien, qu'ils resteront ensemble, que la famille finira par se reconstruire. Certes, je n'ai pas tellement accroché à la plume, un peu commune, de l'auteure. Certes, j'ai été déçue par le classique schéma de la romance à l'eau de rose, vu et revu des centaines de fois. Malgré ces deux points négatifs, je dois dire que le message de courage et d'espoir que transmet ce livre est très puissant. Je vous le recommande !






mercredi 18 avril 2018

J'AI LU : Sweet Sixteen, Annelise Heurtier, éditions Casterman








Rentrée 1957. Décision historique de la cour suprême des Etats Unis. Pour la première fois de l'Histoire, des étudiants noirs poussent les portes du prestigieux lycée de l'Arkansas. Ils sont neuf. Neufs adolescents noirs, déterminés à faire valoir leurs droits, et qui sait, peut-être même faire changer les mentalités. Pourtant, face à eux se tiennent deux mille cinq cent élèves, blancs, et, pour la plupart férocement racistes, prêts à tout pour les voir partir au plus vite. 
Dans ce roman, on valse entre deux points de vue : celui de Molly, une des étudiantes noires volontaires pour tenter l'aventure, qui de son côté, espère participer à instaurer l'égalité entre blancs et noirs, ainsi que celui de Grace, élève blanche du lycée de l'Arkansas. Populaire et un peu futile, elle ne se préoccupe pas de l'intégration des noirs, mais n'adhère pas non plus à l'idéologie raciste de ses camarades. Malgré tout, contrainte par la violence extrême régnant dans son école, ainsi que par l'Amérique conservatrice et ségrégationniste dans laquelle elle vit, Grace est contrainte à se taire. Jusqu'à ce que Molly et ses huit camarades noirs intègrent le lycéen attirant sur eux huées, insultes et coups. Réagir ou se taire? Grace devra choisir. Quitte à risquer sa propre vie.


Sweet Sixteen est un superbe roman jeunesse qui nous plonge dans l'Amérique raciste et conservatrice des années 50, à travers des personnages réalistes, attachants et complexes.
Aussi réaliste que terrible, il nous dépeint toutes les violences subies par les noirs, les propos choquants et insultants pourtant considérés comme normaux, mais aussi les combats de ceux-ci pour que les lois et les mentalités évoluent.
Au fil de l'histoire, on suit le quotidien extrêmement difficile de ces neufs étudiants
au sein du lycée : les violences subies chaque jour, les insultes, le racisme, et tout cela,
sans que personne ou presque ne réagisse jamais, pas même les professeurs. 
Adapté à un public jeune comme adulte, ce roman nous parle de l'Histoire avec un grand H et de tous les combats menés pour que les Hommes, blancs comme noirs, puissent vivres égaux. Parfois rude, mais toujours juste, Sweet Sixteen est un très beau roman!